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L'escapade de Roseline!
13 décembre 2014

Un samedi sous la pluie!

La promenade était placée sous le signe de l'humidité, ce qui m'a donné de faire un bon chocolat chaud en rentrant. J'ai fait un petit voyage vers le Moyen-Age.

 

Sans titre-1

 

Vers 1392, le roi Charles VI est fragilisé par une maladie; cela fait cinquante ans que les rois de France et d'Angleterre bataillent, voulant la couronne de France.  Il s'agit de la période de la guerre de cent ans. La France sombre dans une guerre civile où s'affrontent des armées, celle de Charles VI, celle des anglais mais d'autres aussi ont des ambitions et manoeuvrent afin de récupérer le pouvoir, les ducs d'Orléans et de Bourgogne.

Vers 1407, le duc Jean de Bourgogne perdant son influence, voit ses finances compromises. Il fait assassiner son rival, son cousin, Louis d'Orléans, frère du roi. D'abord inquiété pour ce crime, il sait retourner la situation à son avantage. Après une campagne militaire réussie dans la Meuse, il gagne son surnom "Sans peur". Le roi l'absout, le peuple croit en lui, il obtient la garde et le gouvernement du dauphin, autrement dit il gagne le pouvoir. La France se scinde de nouveau, la guerre civile ravage le pays au nord de la Loire. Le chaos règne, deux camps s'opposent, ceux qui suivent Jean sans peur face à ceux qui s'unissent autour de Charles, fils de Louis d'Orléans. Les deux camps tenteront de rallier les anglais à leur cause.

A Paris, Jean sans peur règne depuis son hôtel, (par hôtel, il faut imaginer plutôt un chateau). En 1411, il fait construire un nouveau corps de bâtiment comprenant cette tour. Jean sans peur est assassiné en 1419.

De cette période très compliquée, est restée cette Tour, dernier vestige du palais des ducs de Bourgogne. La tour a une fonction symbolique, elle la plus haute tour civile au nord de Paris, c'est à dire que qu'elle n'est dominée que par des clochers et des donjons royaux. C'est l'expression de la puissance et de la richesse ducale sans atteindre la hauteur royale. Le dernier des ducs ne séjournera pas dans l'hôtel des Bourgogne. Au fil des siècles, les terrains sont vendus. La résidence ducale abritera une confrérie, un théâtre, un cabaret, une halle aux cuirs. A l'abandon, et située non loin de la cour des miracles, elle sera un repaire de brigands. Vers 1539, François premier en fait don à un ami, puis revenant sur sa décision, il met le domaine en vente par lot.

La tour est redécouverte vers 1868, lors des réaménagement de la ville de Paris, la démolition de batiments et le percement des nouvelles rues. Rachetée par la ville en 1874, elle est classée monument historique en 1884. Les premières restaurations ont lieu vers 1893. Elle est ouverte à la visite depuis 1999.

Une jolie visite. Au rez de chaussée, une dame acceuillante et souriante, j'ai acheté mon ticket 5 euros, des panneaux parlent d'une autre tour, la tour Saint Jacques (à visiter l'été). La visite continue, on choisit d'aller d'abord vers le haut, la visite de la tour ou vers le bas, une exposition temporaire. J'ai choisi d'abord de descendre. Sourire, je ne suis pas pressée.

On monte un escalier en vis, dit d'apparat, qui desservait les pièces du grand corps de l'hôtel, ce qui nexiste plus. On monte, on peut admirer la voute de l'escalier, une jolie sculture dans la pierre  autrefois peinte, représentant les branches de l'arbre familial. Ensuite on continue de monter un escalier un escalier plus étroit, on visite les petites pièces du haut, d'abord la salle appelée chambre de l'écuyer, des panneaux nous résument le contexte, on voit une petite cheminée et derrière cette cheminée, on voit un petit espace dit latrines, on y trouve des toilettes et un espace pour faire sa toilette. Petite particularité, à la construction, a été pensé une évacuation et une aération situées dans l'épaisseur du mur. On monte vers une autre salle dit chambre de jean sans peur, on nous explique que ce n'était probablement pas une chambre mais plutôt une îèce de travail où il pouvait recevoir et discuter à l'abri des oreilles indiscrètes. Au dessus on arrive dans les combles et on lève la tête pour admirer la charpente d'origine.

Toute ma visite a été rythmée par le seul bruit de la pluie, l'éclairage naturel était limité, et j'avais presque froid, tout ça m'a fait me demander si j'allais croisé un fantôme. J'ai croisé d'autres visiteurs dont une dame qui avait visiblement la même impression.

Mais j'avais commencé par le bas, l'exposition temporaire. "La santé au Moyen-Age". En cette époque, encore bien loin de tous les progrès qui font de ce sujet pour nous une banalité, la santé est une priorité. La maladie et la souffrance sont liées au péché originel, Dieu compatissant cependant avait pensé à faire pousser des plantes qui guérissent. Il y a une grosse empreinte spirituelle et religieuse dans la manière de concevoir la santé. Je cite un extrait du fascicule "Pour l'homme médiéval, la santé est l'ordre harmonieux des quatre humeurs dont il se pense fait, le sang, le flegme, la bile et la mélancolie, qui sont des fluides corporels, et des quatre éléments qui constitue toute chose, l'air, la terre, l'eau et le feu."  Ainsi ils traitaient le chaud par le froid et le froid par le chaud, par exemple. Ce qui peut résumer un peu, il avaient compris certaines choses, mais ils ne faisaient pas le le lien entre ce qu'ils faisaient et le résultat. Finalement, l'explication spirituelle n'était pas inutile. La bonne santé était un état d'équilibre des humeurs, chaque humain étant doté de la bonne santé à sa naissance. La maladie est donc un état de déséquilibre de ces humeurs. (En 2014, il existe des profils de patients, celui qui a un infarctus n'est pas forcément le même qui a un ulcère de l'estomac!, si on met de côté le côté religieux, ils ne sont pas si loin)

La médecine médiévale est une médecine qui est curative et préventive. Les connaissances de l'antiquité ont un peu continuée, vient le modèle arabe, des écoles permettent d'enseigner. Les bases commençaient à s'imposer aux travers de traités rédigés par les médecins des Grands de l'époque. Les plus pauvres n'étaient pas forcément oubliés, puisque "Tout soin est placé sous la protection divine", les soignants se devaient de recevoir le malade comme s'il s'agissait du Christ . Ceci dit quand il fallait tenter un nouveau traitement, des médecins l'ont fait sur eux même, sur des animaux ou sur des pauvres dont le décés n'était pas difficile à expliquer aux familles; ils ne se risquaient pas sur les Grands. Si la dissection leur a permis de commencer à comprendre l'anatomie, la croyance et la fantasmagorie de l'époque ne leur permettaient pas d'être précis. On note que ces vers le XIII ième siècle, dans les années 1200, que les femmes ont été interdites de pratiquer leur art!, et qu'à la même époque, médecine et chirurgie se sont divisée. On note d'autres détails, comme le contrôle des dates de péremptions, banal de nos jours, mais les apothicaires devaient rigoureusement prendre note de la composition et de la date de préparation. D'ailleurs pour préparer, le système de mesure faisait l'objet d'une réflexion, une coquille de noix ou l'équivalent du poids de trois grains de céréale.

Le système de sécurité sociale existait déjà, mais à l'échelle des corporations. Ils appelaient cela le secours mutuel. Al fin du Moyen-Age, grâce à des cotisations, des artisans s'assuraient d'un revenu minimum.

Enfin bref!

 

C'était un bon samedi! Il y avait énormément à apprendre pour moi qui ne connais pas beaucoup de ce passé!

 

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